Droits humains Migrations Egalité

La fin de la guerre froide et son expérience du Helsinki Citizens Assembly (HCA)  très imprégnée de la pensée de la dissidence et de la philosophie des droits humains  (Charte 77 de Vasclav Havel) ouvrent d’autres champs d’intervention militante à Jean Rossiaud. Dans sa thèse de doctorat, il est arrivé à la conclusion qu’un nouveau type de mouvement social est en émergence, après l’hégémonie du mouvement ouvrier d’une part et des mouvements nationalitaires, d’autre part : il peut être qualifié de « mouvement mondial de citoyen » : un mouvement à la fois pour les droits individuels et sociaux et pour une citoyenneté mondiale, c’est-à-dire un mouvement « cosmopolitaire ». Défendre des droits universels est donc primordial pour permettre à la fois l’auto-organisation des sociétés et l’émancipation des personnes et des groupes. La violence est au coeur de l’aliénation et ôte durablement toute possibilité d’émancipation aux victimes.

Jean Rossiaud prendra la présidence Appartenances-Genève (2000- 2006), au moment où l’antenne genevoise s’émancipe de la « maison mère » lausannoise. Appartenances-Genève est une association à but non lucratif. Ses psychiatres et ses psychologues pratiquent notamment les thérapies systémiques. Ils sont actifs dans le domaine des soins psychologiques, le soutien et l’intégration des familles migrantes et des personnes ayant subi des violences collectives. La défense des droits des requérants d’asile et des réfugiés, tout d’abord, puis de l’ensemble des migrants, durement attaqués par la montée de l’extrême-droite et des nouveaux populismes devient un enjeu central du débat idéologique (Migration, bien commun de l’Humanité, La Cité, 21.12.2012) et un champ fondamental de la défense des droits.

A la suite de ses recherches et enseignements sur l’action humanitaire et sur la violence, Jean Rossiaud s’engage également dans le Comité de Solidarité-Femmes (2006-2011), une association qui prend la défense des femmes victimes de violence conjugale. Pour lui, l’important est de bien dissocier l’acte de violence, de l’agresseur lui-même et, tout en prenant dans un premier temps fait et cause pour la victime, il faut remettre en permanence l’acte de violence dans le système qui produit à la fois l’agresseur, l’agressé et le témoin. (cf. article, idem: titre, journal, date + lien OK.).

Parallèlement, à côté de la défense des droits et de l’aide aux victimes, c’est bien la migration comme problématique qui l’intéresse. En effet, pour le chercheur, les migrants sont une catégorie sociale centrale dans la constitution d’un mouvement mondial de citoyen (mouvement démocratique cosmopolitaire). Leur identité est « clignotante », selon l’expression d’Edgar Morin, et ils sont donc intrinsèquement davantage que d’autres catégories sociales portés vers l’universel (pour tenter d’échapper à l’exclusion et pour s’intégrer sans se renier en partie). La défense localement des droits des migrants et l’articulation internationale de leur mobilisations doit être encouragée. Avant le Forum social mondial de Dakar de 2011, il contribue à la création d’une plateforme le Genève-Dakar- Genève. En 2013, il suscite la création de l’association « migrACTions » dont le but est de renforcer l’intégration en valorisant la migration, notamment au travers de la coopération internationale avec les pays d’origine (cf. statuts de migrACTions).