Engagements citoyens

Jean Rossiaud mène de front, depuis plus de vingt-cinq ans, la recherche théorique, la pratique sociale et l’engagement politique.

Tout au long de son parcours de chercheur et de militant politique et associatif, il s’intéresse à la relation entre les organisations du mouvement social et de la société civile, d’une part, et les institutions politiques (l’État), d’autre part, et ceci dans l’imbrication des échelles du local au global. C’est cet ensemble de problématiques qui constitue le fil rouge de ses travaux et de ses engagements intellectuels et militants. Et c’est en sa qualité de sociologue qu’il aborde la compréhension des phénomènes. Mais c’est en tant que militant associatif et politique qu’il s’engage dans les débats concrets sur les grandes orientations de société et les réformes politiques en débat.

Son parcours académique, puis de conseil, est adossé à un engagements associatif constant, dans  différents champs de la société civile : le mouvement anti-nucléaire, le mouvement de la paix et des droits humains, ainsi que le mouvement altermondialiste. Aujourd’hui, c’est la société collaborative et les principes des « communs » et les « monnaies citoyennes » qui animent sa réflexion, sur le plan local. Et la constitution d’un mouvement de citoyen mondial (Towards a World Citizens movement) en lien avec les enjeux climatiques et de solidarité internationale. Les Alternatiba en sont les charnières territoriales.

Parcours militant

depuis 2015 : Co-Président de Quartiers Collaboratifs

depuis 2013 : SASFERA  pour une monnaie complémentaire transfrontalière pour le Grand Genève

depuis 2013 : Alternatiba Léman 2015 / coordination européenne des Alternatiba (2014)

depuis 2013: Président de migrACTions

depuis 2013: Membre du Conseil de la Fédération genevoise de coopération (FGC)

depuis 2013: Membre suppléant du Forum de la société civile du Grand Genève pour « Climat et Justice sociale »

Depuis 2012 : Coordination Climat et Justice sociale / Assises transfrontalières

2012: Participation à la conférence Rio+20 sur le Développement durable

depuis 2011: Président des Geneva Global Greens friends (GGGf)

2011: Co-fondateur de la plateforme Genève-Dakar-Genève

2007-2013: Membre du Conseil de la Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme (FPH)

2006-2011: Membre du Comité de Solidarité-Femmes

2000-2006: Président de l’Association Appartenances-Genève

1990-1998: Co-fondateur et animateur de la section suisse du Helsinki Citizen Assembly

1988-1990: Membre du Comité Paix Genève, co-rédacteur de Dissidences et de Forum-Dissidences, collaborations avec le GSsA et la Ligue suisse des droits de l’Homme

1988: Membre de la Coordination contre la crise du logement et co-organisateur des Etats généraux du logement 1988

1986: Co-fondateur de ContrAtom

1984-1985: Coordinateur de la campagne pour les initiatives anti-nucléaires

depuis 1980: Implication dans les mouvements transnationaux puis altermondialistes, participation à la plupart des Forums sociaux mondiaux et européens

Responsabilité éthique de l’intellectuel engagé

La question de l’engagement des intellectuels est aussi ancienne que la sociologie. Elle est contemporaine de l’émergence du mouvement ouvrier.

Dans ses recherches, Jean Rossiaud a puisé ses inspirations dans les théories de la complexité et de l’auto-organisation (Edgar Morin, Jean-Pierre Dupuis, Cornelius Castoriadis).  Il a cherché à articuler les théories de la modernité (Anthony Giddens, Jürgen Habermas, Immanuel Wallerstein) et les théories du mouvement social (Alain Touraine) à une une théorie du système mondial moderne où le politique et l’État jouent un rôle cardinal (Henri Lefebvre, Michel Baud, Jean Ziegler, Immanuel Wallerstein).

Les personnalités académiques dont il s’inspire sont des « intellectuels engagés » au sens que Jean-Paul Sartre a fait porter à ce terme dans la seconde moitié du XXème siècle. Jean Rossiaud s’inscrit à la fois en continuation de ce mouvement de pensée et en rupture avec lui. En continuation, car l’engagement reste pour lui essentiel; en rupture, car il ne peut plus reposer sur une foi idéologique dans le « progrès », dans le « prolétariat », dans le « sens de l’Histoire ». Son engagement est marqué par la philosophie critique et par les penseurs de la dissidence comme Albert Camus ou Vasclav Havel, ainsi que par la pensée libertaire en action dans les nouveaux mouvements sociaux, qu’il observe d’un point de vue sociologique et dans lesquels il s’engage.

Jean Rossiaud adopte l’écologie politique comme cadre de réflexion et d’action citoyenne. Deux phrases de André Gorz (ancien secrétaire de Sartre et directeur des Temps modernes) le marqueront fortement. « Le lien en plus et mieux est rompu » et « le marxisme, bien qu’ayant perdu sa valeur prophétique, reste un outil d’analyse indispensable ». Son mémoire de licence en droit (master) s’intitulera L’Etat chez Marx.